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LA VILLE SANS FEMMES

va vers la grille de sortie, où se forment les équipes des travailleurs qui partent pour la forêt et, consciencieusement, elle les suit jusqu’à pied d’œuvre. Elle revient pour le déjeuner et assiste aux différents défilés comme si elle était chargée d’une mission de haute surveillance. Jacob a deux défauts : cet oiseau est voleur et rancunier. Un jour quelqu’un lui lança une pierre. Le lendemain il attendit l’homme au passage et le piqua d’un coup de bec. D’autre part, il entre dans les baraques par les fenêtres et fait « main » basse sur les crayons, plumes et autres objets qu’on laisse traîner sur les tables. Quelquefois il exagère.

Ainsi, il y a quelques jours, il entre dans une salle de bains. Un brave petit vieux était en train de se rincer la bouche, et pour être à son aise, il avait ôté son râtelier, qu’il avait déposé sur le bord de la cuvette. Jacob voit cet objet qui lui est inconnu, fonce dessus, s’en empare et disparaît par la fenêtre, laissant le pauvre vieux… doublement bouche bée !