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LA VILLE SANS FEMMES

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Celui qui a une maîtresse ou une femme et vit ici pendant longtemps a l’impression que le Mur de l’Éloignement devient peu à peu le Mur de l’Oubli. Et il lui faut une grande force pour se défendre contre le découragement.

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À la porte de la salle de bains, je rencontre un gros bonhomme ruisselant de sueur et d’eau savonneuse :

— Je viens de laver mon linge. C’est la première fois que cela m’arrive. Mais lorsque je rentrerai chez moi, je me garderai bien de faire des reproches à ma femme. Car, vrai !… pour un sale truc, c’est un sale truc !

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Je ne sais plus quel écrivain a dit : « Ce n’est plus la peine de rester dans ce monde, quand on n’y fait plus l’amour. »

Il avait rudement raison !

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Heureux les premiers jours de notre arrivée ici ! Nous étions encore fraîchement imbus de la vie extérieure. Chacun revoyait sa femme, sa mère, sa sœur… On leur parlait, on vivait avec elles.