Page:Duliani - La ville sans femmes, 1945.djvu/37

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Un camp d’internés au Canada ressemble à une petite ville ou, mieux, à une grosse bourgade. Dans les deux camps où j’ai vécu, en effet, la population atteignit par moment presque mille âmes. C’est une population ! Certes, de temps en temps, il s’est produit des migrations massives qui ont bouleversé, temporairement, le fonctionnement normal de la vie collective.

Ainsi, dans le premier camp où nous avons été transportés en partant de Montréal, le 28 juin 1940, nous avons trouvé environ 250 Allemands. Puis d’autres internés vinrent s’ajouter à nous. Des Italiens d’Ottawa, de Toronto, d’Hamilton, de Windsor, de la Nouvelle-Écosse et d’autres régions plus éloignées. Aux Italiens s’ajoutèrent des Canadiens-Français, des Anglo-Canadiens, des communistes, des marins appartenant à la marine marchande de diverses nationalités…

Il fallut faire face immédiatement au problème du logement, de la nourriture et de l’entretien d’un groupe d’environ 600 nouveaux internés. Le camp s’élargit et finit par occuper une superficie assez considérable.