Page:Dumanoir - Belphégor, vaudeville fantastique, 1851.djvu/27

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BRANCADOR.

Pour ça, il a tort… et je te dirais que tes yeux sont très-beaux… si je n’attendais pas ma femme.[1]

FIAMETTA.

Et il m’a dit que j’avais…

BRANCADOR.

Mais, petite, je n’ai pas le loisir de me livrer à cette statistique… Quand on attend sa femme…

FIAMETTA, remontant.

Bien, bien, monseigneur… je m’en vas.

BRANCADOR.

Ah ! tant mieux… parce que je ne t’ai peut-être pas dit que j’attends ma femme.

FIAMETTA.

Si, si, vous me l’avez dit…

BRANCADOR.

Dieu !… c’est elle !


ENSEMBLE.
AIR : quadrille du Violon du diable, n° 4.
BBANCADOR.

Va-t’en bien vite !
C’est elle, petite !
Allons, qu’on me quitte !
C’est elle ! bien vite
Va-t’en !

FIAMETTA.

Bien, bien… j’vous quitte,
J’vous quitte bien vite !
Oui, prenant la fuite,
J’vous quitte
À l’instant.

FIAMETTA.
Mais, ma vengeance ?…[2]
BRANCADOR.
Va, bonne chance !
Tu trouveras
Peut-être quelqu’un qui n’attend pas.


REPRISE.
Fiametta sort au fond, pendant que Honesta descend les marches du palais.

Scène VII.

BRANCADOR, HONESTA, toujours voilée, s’avance lentement,
la tête baissée.[3]
BRANCADOR, à part.

Quelle allure chaste et pudibonde !… et ce grand voile, qu’elle ne lèvera que pour moi !… (Malicieusement.) Causons-lui une vive surprise… (Il s’avance sur la pointe du pied et s’arrête en face d’elle.)

  1. F., Br.
  2. Br., F.
  3. Br., H.