Scène PREMIÈRE.
Là !… j’espère que voilà une pâtisserie un peu réussie… C’est blond comme les cheveux de mon cher Pépito… c’est appétissant comme ses joues… et c’est tendre…comme lui, quoi !… (Se tournant vers le pavillon.) Aussi, vous voyez, monsieur… on vous mijote, on vous sucre… on se lève en catimini pour vous faire de la pasta-frolla… (À elle-même.) Dame ! un petit mari de huit jours… tout frais, tout neuf… et si gentil !
Il est tout jeune, à peine dix-neuf ans ;
Il est charmant de taille et de figure ;
Il a pour moi mille seins complaisants.
Pourvu, mon Dieu, pourvu que ça dure !
Car les maris, surtout ceux d'à présent,
Aux p’tits patés ressembl’nt à s’y méprendre :
Quand c’est tout chaud, c’est toujours tendre,
Ça d’vient rassis en r’froidissant.
(Voyant près du bosquet une bêche et un rateau.) Mais… ce n’est pas tout que d’être époux, il faut être jardinier… de temps en temps… quand on est aux gages d’un marquis… Il a beau ne jamais venir ici M. Brancador… il tient beaucoup à ses