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Page:Dumarsais - Œuvres, t7, 1797.djvu/32

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les ténèbres de la mort de Jésus. Il est vrai que, dans son traité contre Celse, il change d’opinion, et croit que c’étoit le même phénomène, mais il n’en rapporte aucune preuve. Eusèbe va plus loin, dans sa chronique sur la quatrième année de la 202e olympiade ; il rapporte le passage de Phlégon que voici : « La quatrième année de la 202e olympiade, il y eut la plus grande éclipse de soleil qu’on eût jamais vue ; il faisoit nuit à la sixième heure, et on voyoit les étoiles. Un grand tremblement de terre dans la Bithinie renversa presque toute la ville de Nicée. » Voilà ce que nous avons de plus précis sur ce passage, et l’on voit que Phlégon regardoit ces ténèbres comme une véritable éclipse.

Philoponius cite aussi le passage, et en parle de la même manière ; mais en deux endroits, il la place à la deuxième année de la 202e olympiade, et en deux autres, à la cinquième, au lieu que nous venons de voir qu’Eusèbe dit que c’est à la quatrième. On ne peut donc assurer, par le témoignage des auteurs qui parlent de cette éclipse, quelle année elle arriva, et il importe peu de le savoir, puisque Phlégon n’en parle que comme d’une éclipse naturelle ; ce qui ne peut avoir aucun rapport avec les ténèbres qu’on dit être arrivées à la mort de Jésus-Christ : car, selon tous les évangélistes, elle arriva au temps de la pleine lune ; ce qui ne peut se concilier avec une éclipse de soleil.

Comme ce fait est un de ceux qui ont été le plus débattus, on ne s’en est pas tenu aux éclaircissemens qu’on pouvoit tirer des discussions chronologiques, on a eu recours à l’astro-