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Page:Dumarsais - Œuvres, t7, 1797.djvu/64

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avoient quelques apparences de religion ou de prodige.

Eloignons donc pour jamais un respect servile qui nous feroit adorer cet assemblage de ridicules suppositions ; regardons la religion chrétienne du même œil que nous regardons tant d’autres impostures, qui ne sont tolérables que pour le peuple imbécille ; nous devons penser d’une manière plus élevée. Quoi ! l’homme raisonnable ne peut-il faire le bien, qu’en étant trompé ? Non, la nature humaine est capable de sentimens plus nobles. Nos idées plus épurées doivent nous faire trouver une douceur extrême à rendre à Dieu le culte le plus digne de lui et le plus digne de nous. Réglons notre conduite à l’égard des autres, sur ce que nous exigerions d’eux, s’ils étoient à notre place : cette loi est de tous les pays, elle suffit pour maintenir les liens de la société ; suivons-la le plus exactement qu’il nous sera possible pendant tout le cours de notre vie, et attendons-en tranquillement la fin, sans la désirer ni la craindre.