Page:Dumas, Ascanio, 1860.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
150
ASCANIO.

huit hommes empoignèrent Hermann toujours évanoui, les uns par les bras, les autres par les jambes ; sept se placèrent en avant pour protéger le mouvement rétrograde qui allait s’opérer, de sorte que pendant le temps où Cellini, Ascanio, Jacques Aubry et les trois ou quatre compagnons qui étaient sur la terrasse de la tour descendaient les quatre ou cinq étages qui séparaient cette terrasse de la rue, Hermann et ses porteurs rentraient au Grand-Nesle, et que, comme Cellini, son arquebuse à la main, paraissait à la porte de la tour, celle de l’hôtel se refermait sur le dernier homme d’armes du prévôt.

Il n’y avait pas à se dissimuler que c’était un échec et un échec grave. Cellini, Ascanio et leurs compagnons, avaient bien, par leurs arquebusades, mis hors de combat trois ou quatre assiégés, mais la perte de ces trois ou quatre hommes était loin d’équivaloir pour le prévôt à ce qu’était la perte d’Hermann pour Cellini.

Il y eut un moment de stupeur parmi les assiégeans. Tout à coup Cellini et Ascanio se regardèrent.

— J’ai un projet, dit Cellini en regardant à gauche, c’est-à-dire du côté de la ville.

— Et moi aussi, dit Ascanio en regardant à droite, du côté des champs.

— J’ai trouvé un moyen de faire sortir la garnison.

— Et moi, si vous faites sortir la garnison, j’ai trouvé un moyen de vous ouvrir la porte.

— De combien d’hommes as-tu besoin ?

— Un seul me suffira,

— Choisis.

— Jacques Aubry, dit Ascanio, voulez-vous venir avec moi ?