Page:Dumas, Ascanio, 1860.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
ASCANIO.

XII

LA REINE DU ROI.

Nous avons dit que Benvenuto était sorti vers les onze heures du matin de son atelier sans dire où il était allé. Benvenuto était allé au Louvre rendre à François Ier la visite que Sa Majesté lui avait faite à l’hôtel du cardinal de Ferrare.

Le roi avait tenu parole. Le nom de Benvenuto Cellini était donné partout, et toutes les portes s’ouvrirent devant lui ; mais cependant une dernière resta close : c’était celle du conseil. François Ier discutait sur les affaires d’État avec les premiers du royaume, et si positifs qu’eussent été les ordres du roi, on n’osa point introduire Cellini au milieu de la grave séance qui se tenait sans aller de nouveau prendre l’autorisation de Sa Majesté.

C’est qu’en effet la situation dans laquelle se trouvait la France était grave. Nous avons jusqu’à présent peu parlé des affaires d’état, convaincu que nos lecteurs et surtout nos lectrices préféraient les choses du cœur aux choses de la politique ; mais enfin nous sommes arrivés au moment où nous ne pouvons plus reculer et où nous voilà forcés de jeter un coup d’œil que nous ferons le plus rapide