— Si ce n’est pour vous, Benvenuto, que ce soit pour notre grand roi. Voulez-vous lui déchirer le cœur, en le mettant dans la nécessité d’opter entre une maîtresse qu’il aime et un artiste qu’il admire ?
— Eh bien ! soit ! pour le roi je le ferai ! s’écria Cellini, enchanté d’avoir trouvé en face de son amour-propre une excuse suffisante.
— À la bonne heure ! dit le Primatice. Et maintenant vous comprenez que si un seul mot de cette conversation était rapporté à la duchesse, je serais perdu.
— Oh ! dit Benvenuto, j’espère que vous êtes tranquille.
— Benvenuto donne sa parole et tout est dit, reprit le Primatice.
— Vous l’avez.
— Oh bien donc ! adieu, frère.
— Bon voyage là-bas !
— Bonne chance ici !
Et les deux amis, après s’être serré une dernière fois la main, se quittèrent en faisant chacun un geste qui résumait toute leur conversation.