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ASCANIO.

même, mais secouant triomphalement son poignard ensanglanté : c’était Benvenuto Cellini.

Un autre resta couché sur le pavé se roulant dans les convulsions de l'agonie. Il avait reçu deux coups de poignard, l’un au dessous de l’oreille, l’autre derrière la clavicule, au bas du cou, dans l’intervalle du sternum à l’épaule. Au bout de quelques secondes il était mort ; c’était Pompeo.

Un autre que Benvenuto après avoir fait un pareil coup se serait sauvé à toutes jambes, mais Benvenuto fît passer son poignard dans sa main gauche, tira son épée de sa main droite, et attendit résolument les douze sbires.

Mais les sbires n’avaient plus rien à faire à Benvenuto. Celui qui les payait était mort et par conséquent ne pouvait plus les payer. Ils se sauvèrent comme un troupeau de lièvres effarouchés, laissant le cadavre de Pompeo.

En ce moment Ascanio parut et s’élança dans les bras de son maître ; il n’avait pas été dupe du vase étrusque, il était revenu sur ses pas ; mais si vite qu’il fût accouru, il était encore arrivé quelques secondes trop tard.