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Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/110

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HISTOIRE DE MES BÊTES.

je suis moins ardent au gibier étranglé par un animal quelconque qui n’est pas un chien de chasse.

— Alors, dis-je, la cage est libre ?

— Depuis ce matin.

— Emménageons-y la guenon, alors.

Nous portâmes la petite cage près de la grande cage ; nous mîmes les deux portes ouvertes en face l’une de l’autre. La guenon se précipita dans son nouveau logement, bondit de bâton en bâton et finit par s’accrocher aux barreaux en me grinçant des dents, en jetant des cris plaintifs et en me montrant la langue.

— Monsieur, dit Michel, voilà une bête qui veut un mâle.

— Vous croyez. Michel !

— J’en suis sûr.

— Vous pensez donc que les singes se reproduisent comme les perroquets ?

— Il y en a au jardin des Plantes qui y sont nés.

— Si nous lui donnions le perroquet ?

— Monsieur, il y a un petit Auvergnat qui vient ici avec son singe demander de temps en temps un sou. À la place de monsieur, je lui achèterais son singe.

— Pourquoi plutôt celui-là qu’un autre ?

— Parce qu’il est doux comme un agneau et qu’il a reçu une excellente éducation. Il a une toque avec une plume, et il salue quand on lui donne une noix ou un morceau de sucre.

— Sait-il faire encore autre chose ?

— Il se bat en duel.

— Est-ce tout ?

— Non, il cherche les poux à son maître.