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Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/230

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HISTOIRE DE MES BÊTES.

Mais Pritchard n’était plus là pour s’entendre maudire.

Où était Pritchard ?

Pritchard chassait de son coté ; comme il devenait trop fatigant de chasser avec lui, nous résolûmes de chasser tout seuls et de nous servir de Pritchard par occasion. Nous nous mîmes en ligne et chassâmes sans chien.

Alexandre, qui a une excellente vue, venait d’apercevoir Pritchard à un quart de lieue, de l’autre côté de la vallée.

Ce n’était plus notre terrain, chose qui importait peu à Pritchard, mais qui nous importait fort, à nous.

Une perdrix me partit, je la tirai ; c’était mon premier coup de fusil.

Blessée à la cuisse, elle pointa droit devant elle, et il me sembla qu’elle allait tomber dans la direction d’un petit bonhomme qui glanait.

Je n’avais pas là Pritchard pour lui crier : « Apporte ! » Je résolus d’aller jusqu’à bout de vol de ma perdrix et de l’apporter moi-même.

Tout en allant, je fis lever un levraut que je tirai.

Cela détourna un peu mon attention de ma perdrix.

Il en résulta que, mon levraut ramassé et mis dans ma carnassière, je me trouvai quelque peu désorienté.

Par bonheur, le glaneur me servit de point de mire.

Il s’était assis et mangeait.

J’allai à lui.

— Eh ! bonhomme, lui demandai-je, n’as-tu pas vu une perdrix ?

— Une perdrix ?