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Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/28

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HISTOIRE DE MES BÊTES.

J’ai toujours un grand respect pour les prisonniers et les bannis.

Sophocle dit :

Honorons le malheur ; le malheur vient des dieux !

De son côté, ce prisonnier avait quelque amitié pour moi.

Depuis, nous nous sommes brouillés…

Je passai quelques jours à Ham ; pendant ces quelques jours, je m’étais trouvé naturellement en relations avec le commissaire spécial du gouvernement.

Il se nommait M. Lerat. C’est un homme charmant ; ne pas confondre avec M. Lerat de Magnitot, qui, lui aussi, cumule ou cumulait les fonctions de commissaire de police avec le titre d’homme charmant.

M. Lerat, celui de Ham, me fit toute sorte d’amitiés ; il me conduisit à la foire de Chauny, où j’achetai deux chevaux, et au château de Coucy, où je montai sur la tour.

Puis, au moment de partir, m’ayant entendu dire que je n’avais pas de chien de chasse :

— Ah ! me dit-il, que je suis heureux de pouvoir vous faire un véritable cadeau ! Un de mes amis qui habite l’Écosse m’a envoyé un chien de race royale : je vous le donne.

Comment refuser un chien offert avec tant de grâce, fût-ce un pointer ?

— Amenez Pritchard, ajouta-t-il en s’adressant à ses deux filles, charmantes enfants de dix à douze ans.

On introduisit Pritchard.