— Qui a lâché Pritchard ? criai-je à Michel.
— Pritchard ? il n’est point lâché.
— Oui, allez voir au poulailler.
Pritchard avait pratiqué une évasion à la manière de Casanova, en faisant un trou au toit.
— Cherchez Pritchard, dis-je à Michel, et mettez-le à la chaîne.
Michel ne demandait pas mieux. Il avait des rages dans lesquelles il s’écriait, comme certains parents à leurs enfants :
— Ah ! guerdin ! tu ne mourras que de ma main, va !
Il s’élança donc à la poursuite de Pritchard.
Mais il eut beau courir les trois ou quatre rues de Saint-Bris, Pritchard était évanoui ; il avait balancé sa queue à la manière dont un ami qui en quitte un autre lui fait des signes avec son mouchoir pour lui dire adieu.
— Ah ! me dit Michel en rentrant, c’est fini !
— Qu’est-ce qui est fini, Michel ?
J’avais complètement oublié Pritchard.
— Le guerdin y est allé pour son compte !
— Où ?
— À la chasse donc !
— Ah ! vous parlez de Pritchard ?
— Justement. Impossible de mettre la main dessus ; et ce qu’il y a de curieux, c’est qu’il a débauché Rocador.
— Comment ! il a débauché Rocador ?
— Oh ! mon Dieu, oui ; il l’a emmené avec lui.
— Impossible ! dit Pierre.
Pierre était le Michel de Charpillon.