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Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/336

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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— C’est son diable d’échalas qui lui sert de balancier, répondis-je un peu désappointé.

— Il y a une fortune à faire avec ce brigand-là, dit Michel : c’est de lui apprendre à danser sur la corde, et de le mener de foire en foire.

— Si vous y avez confiance, Michel, vous tendrez une corde sur la pelouse, et vous en ferez un acrobate. Je connais la bonne madame Saqui ; je lui demanderai de permettre que nous intitulions Pritchard son élève. Elle ne me refusera pas ce petit service.

— Oui, plaisantez, Monsieur ! Tenez, entendez-vous ?

En effet, les plus terribles imprécations retentissaient contre Pritchard.

Ces imprécations furent suivies d’un coup de fusil, puis d’un cri.

— Je reconnais la voix de Pritchard, dit Michel. C’est bien fait, il n’a que ce qu’il mérite.

Un instant après, Pritchard reparut, tenant un lièvre à la gueule.

— Vous disiez que vous aviez reconnu la voix de Pritchard, Michel ?

— J’en jurerais, Monsieur.

— Mais comment a-t-il pu crier, tenant un lièvre à la gueule ?

Michel se gratta l’oreille.

— C’est pourtant lui qui a crié, dit-il. Et la preuve, tenez, à peine s’il a la force d’apporter le lièvre !

— Allez voir, Michel.

Michel courut.