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Page:Dumas.- Grand dictionnaire de cuisine, 1873.djvu/146

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adane.

Enfin, en les accommodant au lieu d’huile verte avec de la double crème de lait de chèvre, c’est ce qu’on appelle dans les colonies à la cucoco ; cette dernière recette a été communiquée aux gastronomes européens, par M. le marquis de Sercey, vice-amiral et ancien gouverneur des Indes françaises, auquel nous devons l’aya-pana qu’il a apportée le premier en France. (V. Ayapana.)

ACHIAR. — Espèce de confiture au vinaigre, faite avec des rejetons de bambous encore verts ; les Hollandais qui en font un très-grand usage pour assaisonner leurs mets, l’apportent des Indes orientales où elle se fabrique dans des urnes de terre. Ce condiment est très-âcre, très-échauffant, et ne peut convenir qu’aux tempéraments phlegmatiques et aux vieillards.

ACOHO. — Petit coq de Madagascar, dont la chair ainsi que celle de la poule est assez bonne à manger, et approche comme goût de celle du canard sauvage. Les œufs de la poule ne sont pas bons à manger, mais ils sont tellement petits qu’elle peut en couver une trentaine à la fois.

ACTINIE. — Vulgairement appelée ortie de mer, anémone de mer, à cause de sa ressemblance avec l’ortie et l’anémone. Elle se compose d’une masse charnue très-contractile, couronnée à son sommet par un grand nombre de tentacules ; au centre est une ouverture qui sert à la fois de bouche et d’anus. L’actinie se fixe par la base, soit sur le sable, soit aux rochers qui bordent les côtes à une faible profondeur, et son adhérence y est si forte qu’on la déchire plutôt que de l’arracher. Les actinies sont très-nombreuses sur les rivages de France où leurs brillantes couleurs variées les font prendre souvent pour des fleurs.

L’odeur et la saveur de l’actinie approchent de celles des crabes et des crevettes dont elle a les propriétés, et les habitants des côtes du midi de la France la recherchent et en mangent avec délices.

ADANE. — Poisson monstrueux et ressemblant beaucoup à l’esturgeon. On en a pêché qui pesaient plus de 500 kilogrammes. Ce poisson ne vit que dans le Pô, et Pline dit que l’oisiveté l’engraisse. Sa chair ne vaut pas celle de l’esturgeon ; elle a un assez bon goût, quoique molle, et est en outre de fort difficile digestion.