Et voilà le généralissime qui s’assied à la place de son secrétaire et qui improvise un souper classique, un menu qui a été recueilli dans la collection de M. de la Poupelmière, et voici comment il est inscrit dans les nouvelles à la main.
MENU D’UN EXCELLENT DINER TOUT EN BŒUF.
DORMANT.
Le grand plateau de vermeil avec la figure équestre du Roi ;
Les statues de Duguesclin, de Dunois, de Bayard et de Turenne ;
Ma vaisselle de vermeil avec les armes en relief écaillé.
PREMIER SERVICE.
Une oille à la garbure gratinée au consommé de Bœuf.
QUATRE HORS-D’ŒUVRE.
Palais de notre bœuf à la Sainte-Menehould.
Petits pâtés de hachis de filet de bœuf à la ciboulette.
Les rognons de ce bœuf à l’oignon frit.
Gras-double à la poulette au jus de citron.
RELEVÉ DE POTAGE.
La culote de bœuf garnie de racines au jus.
(Tournez grotesquement vos racines} à cause des Allemands,)
SIX ENTRÉES.
La queue du bœuf à la purée de marrons. Sa langue en civet (a la bourgui-’Us paupières du bœuf à l’estafoulade aux capucines confites. La noix de notre bœuf braisée au cèle ri. Rissolés de bœuf à la purée de noi¬ settes. Croûtes rôties à la moelle de notre bœuf. (Le pain de munition vaudra Vautre,)
SECOND SERVICE.
L’aloyau rôti (Vous Varrosere^ de moelle fondue). Salade de chicorée à la langue de bœuf. Bœuf à la mode à la gelée blonde mêlée de pistache. Gâteau froid de bœuf au sang et au vin de Juranson (ne vous y trompez pas).