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Page:Dumas.- Grand dictionnaire de cuisine, 1873.djvu/33

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L’empereur Varus voulait à sa table douze convives, en l’honneur de Jupiter, qui met douze ans à faire sa révolution autour du Soleil.

Auguste, sous le règne duquel la femme commence à prendre place dans la société romaine, avait habituellement douze hommes et douze femmes, en souvenir des douze Dieux et des douze Déesses.

En France, tous les nombres sont bons, hors le nombre treize.

Lorsque Hortensius fut nommé augure, il donna un grand dîner. Ce fut à ce dîner que l’on servit, pour la première fois, un paon avec toutes ses plumes.

Dans les repas de cérémonie, il y avait toujours un plat composé de cent petits oiseaux, ortolans, becfigues, rouges-gorges et alouettes.

Plus tard on fit mieux. On ne servit plus que des langues d’oiseaux qui avaient parlé ou chanté.

Dans les repas invités, chaque convive apportait sa serviette. De ces serviettes, quelques-unes étaient de toile d’or.

Moins fastueux, Alexandre Sévère avait des serviettes de toile rayée, qu’on faisait pour lui seul.

Trimalcion, le célèbre gourmand chanté par Pétrone, avait des serviettes de toile, mais des essuie-mains de laine.

Héliogabale en avait de toile peinte.

Trébellius Pollion nous apprend que Gallia ne se servait que de nappes et de serviettes de drap d’or.

Les Romains mangeaient à peu près les mêmes viandes que nous : le bœuf, le mouton, le veau, le cabri, le porc et l’agneau, la volaille de basse-cour, poulets, poulardes, canards, chapons, paons, oies, phénicoptères, poules, coqs, pigeons, en bien plus grande quantité qu’aujourd’hui, moins le dindon qui, quoique connu sous le nom de méléagride, était une curiosité plutôt qu’un aliment.

On se rappelle que ce sont les oies qui, l’an 390 avant Jésus-Christ, sauvèrent le Capitole.

Lucullus rapporta du Phase à ses compatriotes le faisan, la cerise et la pêche.