Vous êtes cinq en tout, — cortège respectable
Pour une majesté d’hier. — J’ai sur ma table
Oublié mon écrin ; — allez me le quérir,
Paulo. — Voyons, messieurs, nous allons donc courir
Le monde, — et visiter d’abord Rome, la France
Après. — Déjà Cromwell, on m’en fait l’assurance,
Était très-bien pour moi ; — mais maintenant, c’est mieux,
Sans couronne mon front blessera moins ses yeux.
Notre troupe est peu forte, — elle en sera plus vive ;
Allons, partons, messieurs, et qui m’aime me suive.
Vous oubliez quelqu’un, — marquis ; attendez-moi.
Scène IX.
Ne crains rien, me voilà. — Marquis, je suis à toi !
Crois-tu que le lion, prêt à saisir la proie
Qu’il poursuivit un an, abandonne sa voie ?
Ne crains rien, — me voilà… Trop longtemps comprimé,
Mon cœur dans son espoir est las d’être enfermé.
Il est temps à la fin que le volcan s’allume,
Depuis un an déjà qu’il mugit et qu’il fume.
Il est temps qu’à la fin il rejette au dehors
Sa haine qui bouillonne et surmonte ses bords.
Sa haine seulement, que chaque instant aggrave,
Ne refroidira pas comme fait une lave.
Tu veux fuir ton destin ; mais jusqu’à ton trépas,
À ton ombre attachés, mes pas suivront tes pas !