Je vais les remercier. — (Aux électeurs qui l’entourent.) À tout à l’heure, mes amis ; le haut-bailli s’approche, et le moment décisif n’est pas loin.
Scène XIV.
Mes amis, je suis à vous.
Bonjour, bonjour.
Mes amis, un renfort vous arrive de l’extrémité du comté ; j’ai fait remonter la rivière par un bâtiment dont le patron m’est dévoué, il vous apporte un supplément de cinquante voix.
Mon père ! ma bonne mère ! Jenny !
Eh bien !
Tout va pour le mieux. Jenny, vous serez la femme d’un député.
Pourvu que mon mari s’appelle Richard Darlington, c’est tout ce que je désire.
Et vous, mon père, qu’avez-vous fait pour moi ?
Je suis passé chez le notaire, et…
Mais pour mon élection ?
J’ai vu nos amis, ils m’ont promis dix voix.
Richard, le contrat est déjà préparé.
Très-bien ! — (Au docteur.) Mon père, vous annoncerez publiquement mon mariage, n’est-ce pas, si vous voyez que cela devienne nécessaire à mon élection ?
Sois tranquille…
Saluez ces messieurs, Jenny ; je viens de leur annoncer que demain vous serez ma femme. (Jenny salue ; Richard reçoit les félicitations de ses amis.)
Maître !
Qu’y a-t-il ?
Un sloop arrive chargé d’électeurs jaunes, criant : vive Stanson !
Malheur ! que faire ?… Prends deux cents livres sterling, monte dans une barque, gagne le bâtiment ; deux cents livres pour le patron, pour les descendre jusqu’à la mer, au lieu de les débarquer ici.
J’y cours.
Pardon, mes amis, si je vous quitte ; mais, vous voyez, il faut faire face à tout.
Adieu, adieu, bonne chance !
Habitants de Darlington, deux candidats se présentent pour être élus à la chambre des Communes, monsieur Richard et monsieur Stanson ; qu’on les écoute en silence.
Nobles citoyens de la vieille Angleterre ! — (Vivat, houras, huées, voix qui réclament le silence.) C’est un spectacle étrange pour vous qu’un homme nouveau qui vient disputer la place à monsieur