Ouvrez, madame, ouvrez,
Fuyez donc, mon Dieu ! En fuyant vous sauvez ma vie ; si vous restez, je jure de mourir avec vous, et je mourrai déshonorée… Fuyez, fuyez.
Tu m’aimeras toujours ?
Oui, oui.
Des leviers, des haches… que j’enfonce cette porte.
Pars donc !
Adieu.
Oui… oui… adieu… !
Adieu ! …
Mon Dieu ! mon Dieu ! je te remercie ; il est sauvé. — (Un moment de silence, puis tout à coup des cris, un cliquetis d’armes.) Ah ! — (Elle quitte la porte, court à la fenêtre.) Arthur ! Saint-Mégrin !
Scène III.
entrant suivi de SAINT-PAUL et de plusieurs hommes.
Il sera descendu par cette fenêtre. Mais Mayenne était dans la rue avec vingt hommes, et le bruit des armes… Va, Saint-Paul ; vous, suivez-le. Va, et tu me diras si tout est fini. — (Heurtant du pied la duchesse.) Ah ! c’est vous, madame. Eh bien ! je vous ai ménagé un tête-à-tête.
Monsieur le duc, vous l’avez fait assassiner !
Laissez-moi, madame, laissez-moi.
Non ! je m’attache a vous.
Laissez-moi, vous dis-je… ou bien ! oui, oui. Venez ! À la lueur des torches, vous pourrez le revoir encore une fois. — (Il la traîne jusqu’à la fenêtre.) Eh bien ! Saint-Paul.
Attendez ; il n’est pas tombé seul. Ah ! ah !
Est-ce lui ?
Non, c’est le petit page.
Arthur ! Ah ! pauvre enfant !
L’auraient-ils laissé fuir… Les misérables !
Oh !…
Le voici.
Mort ?
Non, couvert de blessures, mais respirant encore.
Il respire ! On peut le sauver. Monsieur le duc, au nom du ciel…
Il faut qu’il ait quelque talisman contre le fer et contre le feu…
Eh bien ! il n’en a peut-être pas contre la corde ; serre-lui la gorge avec ce mouchoir ; la mort lui sera plus douce ; il est aux armes de la duchesse de Guise.
Ah !
Bien ! et maintenant que nous avons fini avec le
valet, occupons-nous du maître.