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GABRIEL LAMBERT.

la fit encadrer par le vitrier du village, et la montra à tout le monde.

« Le maire et l’adjoint la vinrent voir, et le maire s’en alla en disant à l’adjoint :

« — Ce garçon-là a sa fortune au bout des doigts.

« Gabriel entendit ces paroles.

« Mon père lui avait appris tout ce qu’il pouvait lui apprendre, Gabriel rentra dans sa métairie.

« Comme il était l’aîné de deux autres enfants et que Thomas n’était pas riche, il lui fallut commencer à travailler.

« Mais le travail de la charrue lui était insupportable.

« Tout au contraire des paysans, Gabriel aurait voulu se coucher et se lever tard ; son grand bonheur était de veiller jusqu’à minuit et de faire avec sa plume toutes sortes de lettres ornées, de dessins et d’imitations : aussi l’hiver était-il son temps heureux, et les veilles ses heures de fête.

« D’un autre côté, son dégoût pour les travaux de l’agriculture faisait le désespoir de son père. Thomas Lambert n’était pas assez riche pour garder chez lui une