« Je fis signe au guichetier de m’aider. Il s’approcha avec moi du vieillard.
« — Monsieur, lui dis-je, je suis une ancienne connaissance de votre fils ; il a un secret à me confier, seriez-vous assez bon pour nous laisser seuls ?
« En même temps, nous le soulevâmes chacun par un bras pour le conduire dans le corridor.
« — Ce n’est pas là ce qu’on m’a promis, s’écria-t-il. On m’a promis que je resterais avec lui jusqu’au dernier moment. J’en ai obtenu la permission ; pourquoi veut-on m’emmener ?
« Oh ! mon fils, mon enfant, mon Gabriel !
« Et le vieillard, rappelé à lui par l’excès même de sa douleur, se jeta sur le jeune homme, étendu sur la table.
« — Il ne s’en ira pas, murmura le condamné, et cependant il doit comprendre que chaque minute est plus précieuse pour moi qu’une année dans la vie d’un autre
« — On ne veut pas vous arracher à votre fils, monsieur, lui dis-je, entendez bien cela ; c’est votre fils, au contraire, qui désire rester un instant tout seul avec moi.