gayaient pas le moins du monde, j’avais hâte, je l’avoue, qu’il prît un parti.
« Enfin un matin, après une nuit passée tout entière à se tourner et à se retourner, il se leva plus pâle encore que d’habitude, et comme il ne touchait pas à son déjeuner, et que je lui demandais s’il était malade :
« — Ce sera pour aujourd’hui, me dit-il.
« — Ah ! ah ! lui répondis-je, décidément ?
« — Sans remise.
« — Et vous avez pris toutes vos précautions ?
« — N’as-tu pas vu qu’hier j’ai écrit un billet à la cantine ?
« — Oui, mais je n’ai pas eu l’indiscrétion de regarder.
« — Le voilà.
« Il me donna un petit papier plié. Je l’ouvris et je lus :
« La vie du bagne m’étant devenue insupportable, je suis décidé à me pendre demain, 5 juin 1841.
« — Eh bien ! me dit-il, comme satisfait de la preuve de courage qu’il me donnait, tu