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GABRIEL LAMBERT.

Il ne s’était pas couché.

— Eh ! bien, mon cher Olivier, lui demandai-je ? comment vous trouvez-vous ?

— Oh ! très-mal à mon aise ; vous voyez l’homme le plus fatigué de la terre.

Comme je m’en doutais, je n’ai pas eu le temps de dormir une minute, et vous voyez le feu qu’il y a ; eh bien ! je n’ai pas pu me réchauffer. Est-ce qu’il fait froid dehors ?

— Non, le temps est humide ; il tombe du brouillard.

— Vous verrez que nous serons assez heureux pour qu’il tombe de l’eau à torrents.

Se battre par la pluie, les pieds dans la boue ; comme c’est amusant !

Si cet homme n’était pas un goujat on aurait remis la chose à plus tard, ou l’on se serait battu à couvert ; aussi il peut être tranquille, son affaire est claire, et je le guérirai de l’envie de venir me chercher une seconde fois dispute, je vous en réponds.

— Ah çà ! mais vous en parlez, mon cher, comme si vous étiez sûr de le tuer.

— Oh ! vous comprenez, on n’est jamais sûr de tuer son homme ; il n’y a que les