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Page:Dumas - Gabriel Lambert, Meline, 1844.djvu/72

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GABRIEL LAMBERT.

il lui passa son épée au travers du corps.

Puis, sans prendre la précaution d’usage en pareil cas, c’est-à-dire de se rejeter en arrière par un pas de retraite, il abaissa son épée sanglante et attendit.

M. de Faverne jeta un cri, porta la main gauche à sa blessure, secoua sa main droite pour la débarrasser de l’épée qui, liée à son poignet, lui pesait comme une masse, puis passant d’une pâleur livide à une pâleur cadavéreuse, il chancela un instant et tomba évanoui.

Olivier, sans le perdre tout à fait de l’œil, se retourna vers Fabien.

— Maintenant, docteur, dit-il de son son de voix habituel, et sans que la trace de la moindre émotion se fit reconnaître, maintenant, docteur, je crois que le reste vous regarde.

Fabien était déjà près du blessé.

Non-seulement l’épée lui avait traversé le corps, mais elle avait encore été trouer la chemise flottante, tant le coup avait été profond ; le sang remontait à plus de dix-huit pouces sur la lame.

— Tenez, mon cher, me dit Olivier, voici