Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/141

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pérant tout doucement, au fond du cœur, que ce monarque serait mort, ou, tout au moins, tombé en enfance.

Mais, hélas ! il n’en était rien : en arrivant dans la capitale, le malheureux mécanicien apprit que le digne souverain, non-seulement n’avait perdu aucune de ses facultés intellectuelles, mais encore qu’il se portait mieux que jamais ; il n’y avait donc aucune chance pour lui, — à moins que la princesse Pirlipate ne se fût guérie toute seule de sa laideur, ce qui n’était pas possible, ou que le cœur du roi ne se fût adouci, ce qui n’était pas probable, — d’échapper au sort affreux qui le menaçait.

Il ne s’en présenta pas moins hardiment à la porte du palais ; car il était soutenu par cette idée qu’il faisait une action héroïque, et demanda à parler au roi.

Le roi, qui était un prince très accessible et qui recevait tous ceux qui avaient affaire à lui, ordonna