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Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/20

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on dit aux enfants que c’est le bon petit Jésus qui leur envoie leur part des présents qu’il a reçus des trois rois mages, et, en cela, on ne leur fait qu’un demi-mensonge, car, vous le savez, c’est de Jésus que nous viennent tous les biens de ce monde.

Je n’ai pas besoin de vous dire que, parmi les enfants favorisés de Nuremberg, c’est-à-dire parmi ceux qui à la Noël recevaient le plus de joujoux de toutes façons, étaient les enfants du président Silberhaus ; car, outre leur père et leur mère qui les adoraient, ils avaient encore un parrain qui les adorait aussi et qu’ils appelaient parrain Drosselmayer.

Il faut que je vous fasse en deux mots le portrait de cet illustre personnage, qui tenait dans la ville de Nuremberg une place presque aussi distinguée que celle du président Silberhaus.

Parrain Drosselmayer, conseiller de médecine, n’était pas un joli garçon le moins du monde, tant s’en faut. C’était un grand homme sec, de cinq pieds