Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/207

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cesse de mauvaise humeur, attendu qu’ils ont toujours mal aux dents. Mais, chère demoiselle Silberhaus, continua Casse-Noisette, ne nous arrêtons pas, je vous prie, à visiter tous les villages et toutes les petites villes de ce royaume. A la capitale, à la capitale !

Casse-Noisette s’avança alors tenant toujours Marie par la main, mais plus lestement qu’il ne l’avait fait encore ; car Marie, pleine de curiosité, marchait côte à côte avec lui, légère comme un oiseau. Enfin, au bout de quelque temps, un parfum de roses se répandit dans l’air, et tout, autour d’eux, prit une couleur rose. Marie remarqua que c’était l’odeur et le reflet d’un fleuve d’essence de rose qui roulait ses petits flots avec une charmante mélodie. Sur les eaux parfumées, des cygnes d’argent, ayant au cou des colliers d’or, glissaient lentement en chantant entre eux les plus délicieuses chansons, à ce point que cette harmonie, qui les réjouissait fort, à ce qu’il paraît, fai-