Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/213

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marché, qui avait un des plus magnifiques aspects qui se pût voir. Toutes les maisons d’alentour étaient en sucreries, montées à jour, avec galeries sur galeries ; et, au milieu de la place, s’élevait, en forme d’obélisque, une gigantesque brioche, du milieu de laquelle s’élançaient quatre fontaines de limonade, d’orangeade, d’orgeat et de sirop de groseille. Quant aux bassins ils étaient remplis d’une crème si fouettée et si appétissante, que beaucoup de gens très bien mis, et qui paraissaient on ne peut plus comme il faut, en mangeaient publiquement à la cuiller. Mais ce qu’il y avait de plus agréable et de plus récréatif à la fois, c’étaient de charmantes petites gens qui se coudoyaient et se promenaient par milliers, bras dessus bras dessous, riant, chantant et causant à pleine voix, ce qui occasionnait ce joyeux tumulte que Marie avait entendu. Il y avait là, outre les habitants de la capitale, des hommes de tous les pays : Arméniens, Juifs, Grecs, Tyroliens, officiers, soldats, prédica-