Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/258

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était une peine inutile et une perte de temps. Son incertitude ne dura pas longtemps, car les mugissements d’un énorme volcan retentirent bientôt à ses oreilles, et des pierres plurent sur sa tête et sur ses épaules. Il se traîna de rocher en rocher, expose à chaque instant aux plus grands périls ; la terre se dérobait sous ses pas d’une manière effrayante, la fumée l’étouffait et l’aveuglait, tandis que l’éternel refrain du gnome : « Avancez ! avancez ! » auquel il lui était impossible de résister, achevait de le désespérer. À la fin, il n’eut plus la conscience de ce qu’il faisait ; il sentit seulement qu’il tombait sur le versant de la montagne et roulait jusqu’au bas. Un bruyant clapotement, et la sensation de l’eau froide, lui annoncèrent qu’il venait de tomber au milieu des vagues de la mer ; l’instinct de la conservation le fit s’efforcer de remonter à la surface. En reparaissant à fleur d’eau, il vit le gnome assis sur le tronc d’un arbre immense ; les vagues le ballottaient à sa portée.