Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/266

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s’affaissa et fut bientôt à demi enseveli sous une couche de neige.

Un tintement de grelots domina le bruit de la tempête ; il annonçait l’approche d’un chariot couvert dont le roulement était amorti par la neige épaisse, à ce point qu’on eût pu douter de sa présence, si une lanterne, placée à l’intérieur, n’eût répandu au loin sa brillante lumière. La voiture atteignit en peu de minutes l’endroit où Carl était étendu ; le cheval se cabra à l’aspect de cette forme humaine étendue à terre ; le voyageur descendit, releva l’étranger gelé, et, après quelques vigoureux efforts, il le déposa sain et sauf dans son chariot, et gagna à toute vitesse le plus prochain hameau, dont on apercevait au loin les lumières. Là, des soins actifs rappelèrent Carl à la vie, et le premier visage qui s’offrit à ses regards fut celui de son excellent beau-frère Wilhelm, qui n’avait pu reconnaitre, dans le voyageur mourant, isolé et déguenillé, son frère Carl, si riche et si