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Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/282

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Celui-ci regarda l’oie d’un air de dédain, la prit et la flaira.

— Hum ! dit-il, quand comptez-vous la manger ?

— Demain au soir, avec ma mère.

— Bien du plaisir ! dit en riant le braconnier.

— Je m’en promets, en effet, du plaisir ; mais pourquoi riez-vous ?

— Je ris, parce que votre oie est bonne à manger aujourd’hui, et encore, encore, en supposant que vous aimiez les oies faisandées.

— Diable ! vous croyez ? fit Nicolas.

— Mon cher ami, sachez cela pour votre gouverne : quand on achète une oie, on l’achète vivante ; de cette façon-là, on la tue quand on veut, et on la mange quand il convient : croyez-moi, si vous voulez tirer de votre oie un parti quelconque, faites-la rôtir à la première auberge que vous rencontrerez sur votre chemin, et mangez-la jusqu’au dernier morceau.