Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/69

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tour. Aussitôt toute l’armée s’élança au-devant de son roi, en couicant trois fois en chœur ; puis aussitôt, tout en gardant leurs rangs, les régiments de souris se mirent à courir par la chambre, se dirigeant vers l’armoire vitrée, contre laquelle Marie, enveloppée de tous côtés, commença à battre en retraite. Nous l’avons dit, ce n’était cependant pas une enfant peureuse ; mais, quand elle se vit entourée de cette foule innombrable de souris, commandée par ce monstre à sept têtes, la frayeur s’empara d’elle, et son cœur commença de battre si fort, qu’il lui sembla qu’il voulait sortir de sa poitrine. Puis tout à coup son sang parut s’arrêter, la respiration lui manqua ; à demi évanouie, elle recula en chancelant ; enfin, kling, kling, prrrr ! et la glace de l’armoire vitrée, enfoncée par son coude, tomba sur le parquet, brisée en mille morceaux. Elle ressentit bien au moment même une vive douleur au bras gauche ; mais, en même temps, son cœur se retrouva plus lé-