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Muet pour l’éternité, je suis un peu
de cendre, des os, rien !
Venu de rien, je suis retourné d’où j’étais venu.
Mon sort t’attend. Adieu !

L’homme content de tout disait :

Tant que je fus au monde, j’ai bien vécu.
Ma pièce est déjà finie ; la vôtre finira bientôt.
Adieu ! Applaudissez !

Enfin, une main inconnue, celle d’un père sans doute, faisait dire à la tombe de sa fille, pauvre enfant enlevée au monde à l’âge de sept ans :

Terre ! ne pèse point sur elle !
Elle n’a point pesé sur toi !

Maintenant, à qui tous ces morts se cramponnant à la vie venaient-ils parler la langue du tombeau ? Quels étaient ceux qu’ils appelaient de leurs sépulcres