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de larmes, tenant sa cour au milieu d’un vaste ossuaire, et s’appelant la Destruction. L’Italie était son empire, le monde son campo-santo. Il semblait alors, et pendant toute cette époque d’épouvante, que la vie de l’homme n’eût conservé aucune valeur, et eût cessé de peser d’aucun poids dans cette balance que Dieu a mise à la main droite de la Destinée. Au reste, l’examen que subissait, sans paraître s’en douter, et au fur et à mesure qu’il avançait, le voyageur mystérieux, ne lui était pas favorable, nous devons l’avouer. Sa mise étrange et qui n’avait aucune analogie avec le costume de l’époque, sa tunique grise frangée par la vieillesse, cette corde qui nouait ses reins, cette tête nue, ces bras nus, ces jambes nues ; enfin, cette absence