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n’y fait son nid ; les herbes malfaisantes y poussent seules, et c’est ici que les sorcières viennent, maintenant, de tous les coins de la Thessalie, cueillir, à minuit, les plantes magiques avec lesquelles elles accomplissent leurs sacrifices… Mais marchons, Isaac ; nous avons encore du chemin à faire !

Et tous deux continuèrent leur route ; seulement, Isaac se retournait de temps en temps pour voir ce semblant de mêlée, cette apparence de carnage, ce simulacre d’égorgement qui se mouvait effroyable dans l’obscurité.

Mais ils marchaient d’un pas rapide, et chaque pas les éloignait du champ maudit.

À mesure qu’ils s’avançaient, ils voyaient les bouviers, qui poussaient devant eux les bœufs aux longues cornes ; les pâtres,