Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 148 —
de toucher de leurs pieds cette boue et cette fange, et continuèrent leur route.
À peine avaient-ils fait un stade, que la terre s’ouvrit à vingt pas d’eux : un lion énorme en jaillit, rugissant, la crinière hérissée, battant ses flancs de sa robuste queue.
Apollonius marcha à lui, et, lui présentant le caducée, comme il avait fait pour le serpent :
— Lion de Némée, lui dit-il, tu oublies que je viens de Corinthe. Il y a huit jours, j’ai visité ta caverne : elle était vide ! Lion de Némée, j’ai vu ta peau sur les épaules d’Hercule… Va ! et tente d’effrayer un autre que moi ; car, moi, je sais que tu n’es qu’une ombre. Au nom de ton vainqueur, laisse-nous passer !
Le lion s’abîma dans les entrailles de