Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 5.djvu/230

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comme le fut mon corps, demeure éternellement enchaîné ; or, il n’y a que le feu qui, en les réduisant en cendres, puisse arracher mes os à mes entraves de diamant. Mets le feu à la forêt qui s’étend sous moi ; c’est un bûcher digne d’un titan ! et près de mourir, par le Styx, je te jure que, du milieu des flammes, je te dirai ce que tu veux savoir !

— Oh ! Prométhée ! murmura tristement le Juif ; c’est donc vrai, qu’il est bon de mourir ?…

— N’as-tu pas entendu ce que je t’ai dit, interrompit Prométhée, que je vivais depuis quatre mille ans, et que j’étais enchanté depuis trois mille ?… Hâte-toi donc, mon seul et unique libérateur ! toi qui auras fait pour moi plus qu’Hercule ; toi qui m’auras débarrassé de la vie, mon véritable vautour !…

Et la voix de Prométhée s’éteignit faiblissante ; les forces du titan, ces forces