Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 5.djvu/235

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d’algues, volaient sur une seule file, et, les mains appuyées aux épaules les unes des autres, elles chantaient un chant mélancolique, le chant de mort de Prométhée.

Voici ce qu’elles chantaient :


« Titan contemporain du vieux monde, fils d’Ouranos et de Thémis, toi qui as vu la terre, souriante et sortant du chaos, s’éclairer de sa première aurore, s’obscurcir de ses premières ténèbres ; toi qui n’as connu d’être existant avant toi que l’Amour, cette âme incréée de la création ; toi qui, du sang du plus grand des dieux, et de l’écume de la mer, as vu naître Aphrodite, mère du plaisir, – il est temps que tu meures, ô Prométhée ! car le vieux monde va mourir !…

« Hélas ! tu es d’une race maudite ! Atlas, ton frère, est condamné à porter le monde sur ses épaules, Mnestée, ton frère, est précipité dans les gouffres les plus profonds du Tartare ; Epiméthée,