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cher ; mais plus ils avançaient, plus l’air devenait épais et lourd, plus la chaleur devenait intense. Isaac ne remarquait même pas ce changement atmosphérique ; Apollonius, au contraire, commençait à être suffoqué, et s’arrêtait de temps en temps pour reprendre haleine ; enfin, ses haltes se multiplièrent à tel point, que force lui fut de reconnaître qu’il cessait d’être un guide, et n’était même plus qu’une gêne pour son compagnon.

Il s’arrêta donc une dernière fois, et prit congé d’Isaac en lui souhaitant un heureux voyage.

Seulement, s’il lui était impossible d’aller plus loin, il voulut demeurer à cette extrême limite, sinon de sa volonté, du moins de sa puissance, tout le temps qu’à travers les courbes du chemin, qui s’enfonçait en immense spirale, il pourrait continuer d’apercevoir Isaac, marchant du même pas, sans hésitation, sans fatigue, sans souffrance.