Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 5.djvu/306

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sang croisa sur les tempes, le cou et la poitrine, son réseau de veines bleuâtres ; et les lèvres, immobiles et muettes depuis cent ans, s’écartèrent pour laisser passer un soupir.

Isaac étendit la main.

— Vis, lève-toi, et parle ! dit-il.

La morte se souleva d’un mouvement lent et automatique demeura assise sur son tombeau, ouvrit les yeux, porta instinctivement la main à son miroir, l’amena devant son visage, et, avec un doux sourire :

— Ah ! murmura-t-elle, Jupiter soit loué ! je suis toujours belle !

Puis, jetant un regard autour d’elle :  

— Iras, dit-elle, viens me coiffer ; Charmion, où est Antoine ?

Mais, en ce moment, et dans le cercle qu’il parcourait, le regard de la belle reine d’Égypte rencontra Isaac.

Elle jeta un cri, et allongea une de ses jambes pour descendre de son tombeau.