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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 1.djvu/105

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mains qu’il avait constamment tenues levées au-dessus de sa tête, les releva d’un geste onctueux, les abaissa encore, et persévérant pendant quelques secondes à entasser sur la jeune fille des colonnes écrasantes d’électricité :

— Dormez ! dit-il.

Puis, comme elle se débattait encore sous le charme :

— Dormez ! répéta-t-il avec l’accent de la domination. Dormez ! je le veux.

Dès lors tout céda à cette puissante volonté. Andrée appuya le coude sur le clavecin, posa la tête sur sa main et s’endormit.

Puis Balsamo sortit à reculons, tira la porte après lui, et l’on put l’entendre remonter l’escalier de bois et regagner sa chambre.

Aussitôt que la porte du salon se fut refermée derrière lui, la figure qu’avait cru entrevoir Balsamo reparut aux vitres.

C’était celle de Gilbert.


VIII

ATTRACTION.


Gilbert, exclu du salon par l’infériorité de sa position au château de Taverney, avait surveillé toute la soirée les personnages à qui leur rang permettait d’y figurer.

Durant tout le souper, il avait vu Balsamo sourire et gesticuler. Il avait remarqué l’attention dont l’honorait Andrée ; l’affabilité inouïe du baron à son égard ; l’empressement respectueux de La Brie.

Plus tard, lorsqu’on s’était levé de table, il s’était caché dans un massif de lilas et de boules-de-neige, dans la crainte que Nicole, en fermant les volets ou en regagnant sa chambre,