— Tenez, voyez plutôt.
— Où ?
— Là, à votre droite, dans ce petit récipient de verre ; justement, vous y êtes.
Le voyageur saisit avec avidité le récipient indiqué ; c’était une petite coupe en cristal extrêmement fin, dont tout le fond était couvert d’une poudre presque impalpable et adhérente aux parois du verre.
— De la poussière de diamant ! s’écria le jeune homme.
— Sans doute, de la poussière de diamant ; et au milieu, cherchez bien.
— Oui, oui, un brillant de la grosseur d’un grain de mil.
— La grosseur ne signifie rien ; nous arriverons à réunir toute cette poussière, à faire du grain de mil un grain de chènevis, du grain de chènevis un pois ; mais, pour Dieu ! mon cher Acharat, en échange de cet engagement que je prends avec vous, faites mettre une mitre à ma cheminée et un conducteur à votre voiture, afin que l’eau ne tombe pas dans ma cheminée, et que le tonnerre aille se promener ailleurs.
— Oui, oui, soyez tranquille.
— Encore ! encore ! avec son éternel Soyez tranquille, il me fait damner. Jeunesse ! folle jeunesse ! présomptueuse jeunesse ! s’écria-t-il avec un rire funèbre qui laissait voir sa bouche vide de dents, et qui sembla creuser encore les orbites profondes de ses yeux.
— Maître, dit Acharat, votre feu s’éteint, votre creuset se refroidit ; qu’y avait-il donc dans votre creuset ?
— Regardez-y.
Le jeune homme obéit, ouvrit le creuset, et y trouva une parcelle de charbon vitrifié de la grosseur d’une petite noisette.
— Un diamant ! s’écria-t-il.
Puis presque aussitôt :
— Oui, mais taché, incomplet, sans valeur.
— Parce que le feu s’est éteint, Acharat ; parce qu’il n’y avait pas de mitre à ma cheminée, entendez-vous !
— Voyons, pardonnez-moi, maître, dit le jeune homme en