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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 2.djvu/199

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science. Apprenez d’abord à connaître les simples, ensuite vous apprendrez quelles sont leurs propriétés.

— Il y a des écoles à Paris, n’est-ce pas ?

— Et même des écoles gratuites ; l’école de chirurgie, par exemple, est un des bienfaits du règne présent.

— Je suivrai ses cours.

— Rien de plus facile ; car vos parents, je le présume, voyant vos dispositions, vous fourniront bien une pension alimentaire.

— Je n’ai pas de parents ; mais soyez tranquille, avec mon travail je me nourrirai.

— Certainement, et puisque vous avez lu les ouvrages de Rousseau, vous avez dû voir que tout homme, fût-il le fils d’un prince, doit apprendre un métier manuel.

— Je n’ai pas lu l’Émile ; car je crois que c’est dans l’Émile que se trouve cette recommandation, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Mais j’ai entendu monsieur de Taverney qui se raillait de cette maxime et qui regrettait de n’avoir pas fait son fils menuisier.

— Et qu’en a-t-il fait ? demanda l’étranger.

— Un officier, dit Gilbert.

Le vieillard sourit.

— Oui, ils sont tous ainsi, ces nobles : au lieu d’apprendre à leurs enfants le métier qui fait vivre, ils leur apprennent le métier qui fait mourir. Aussi, vienne une révolution, à la suite de la révolution, l’exil, ils seront obligés de mendier à l’étranger ou de vendre leur épée, ce qui est bien pis encore ; mais vous, qui n’êtes pas fils de noble, vous savez un état, je présume ?

— Monsieur, je vous l’ai dit, je ne sais rien ; d’ailleurs, je vous l’avouerai, j’ai une horreur invincible pour toute besogne imprimant au corps des mouvements rudes et brutaux.

— Ah ! dit le vieillard, vous êtes paresseux, alors ?

— Oh ! non, je ne suis pas paresseux ; car, au lieu de me faire travailler à quelque œuvre de force, donnez-moi des