Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/243

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du roi, répliqua le ministre en lançant cette phrase à l’adresse de Jean, qui perdait contenance.

— Merveilleux ! merveilleux ! répéta le maréchal, en retournant au comte, aussitôt que le duc de Choiseul eut disparu et ne put plus le voir.

Le roi descendait l’escalier en appelant le duc, empressé à le suivre.

— Eh ! eh ! nous sommes joués, dit le maréchal à Jean.

— Où vont-ils ?

— Au petit Trianon, se moquer de nous.

— Mille tonnerres, murmura Jean. Ah ! pardon, monsieur le maréchal.

— À mon tour, dit celui-ci, et voyons si mon moyen vaudra mieux que celui de la comtesse.


LXXX

PETIT TRIANON.


Quand Louis XIV eut bâti Versailles, et qu’il eut reconnu les inconvénients de la grandeur, lorsqu’il vit ces immenses salons pleins de gardes, ces antichambres pleines de courtisans, ces corridors et ces entresols pleins de laquais, de pages et de commensaux, il se dit que Versailles était bien ce que Louis XIV avait voulu en faire, ce que Mansard, Le Brun et Le Nôtre en avaient fait, le séjour d’un dieu, mais non pas l’habitation d’un homme.

Alors le grand roi, qui était un homme à ses moments perdus, se fit bâtir Trianon pour respirer et cacher un peu sa vie. Mais l’épée d’Achille, qui avait fatigué Achille, devait être d’un poids insupportable pour un successeur mirmidon.

Trianon, ce rapetissement de Versailles, parut encore trop