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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/274

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À ce dernier signe, le maître répondit par l’exhibition d’une bague qu’il portait au doigt.

Devant ce symbole redoutable, l’envoyé plia un genou.

— D’où viens-tu ? dit Balsamo.

— De Rouen, maître.

— Que fais-tu ?

— Je suis courrier au service de madame de Grammont.

— Qui t’a placé chez elle ?

— La volonté du grand Cophte.

— Quel ordre as-tu reçu en entrant à son service ?

— De n’avoir pas de secrets pour le maître.

— Où vas-tu ?

— À Versailles.

— Qu’y portes-tu ?

— Une lettre.

— À qui ?

— Au ministre.

— Donne.

Le courrier tendit à Balsamo une lettre qu’il venait de tirer d’un sac de cuir attaché derrière son dos.

— Dois-je attendre ? demanda-t-il.

— Oui.

— J’attends.

— Fritz !

L’Allemand parut.

— Cache Sébastien dans l’office.

— Oui, maître.

— Il sait mon nom ! murmura l’adepte avec une superstitieuse frayeur.

— Il sait tout, lui répliqua Fritz en l’entraînant. Balsamo resta seul : il regarda le cachet bien pur et bien profond de cette lettre que le coup d’œil suppliant du courrier semblait lui avoir recommandé de respecter le plus possible.

Puis, lent et pensif, il remonta vers la chambre de Lorenza et ouvrit la porte de communication.

Lorenza dormait toujours, mais fatiguée, mais énervée par