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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/282

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elle n’aura pas voulu vous réveiller… Mais mon frère, où est-il ? Voyez dans sa chambre.

Marguerite courut à la chambre de Philippe. Personne !

— C’est étrange, dit Andrée avec un battement de cœur ; mon frère serait-il déjà ressorti sans me voir ?…

— Ah ! madame, s’écria tout à coup la servante.

— Qu’y a-t-il ?

— La porte de la rue vient de s’ouvrir !

— Voyez ! voyez !

— C’est M. Philippe qui revient… Entrez, monsieur, entrez !

Philippe arrivait en effet. Derrière lui, une paysanne, enveloppée d’une grossière mante de laine rayée, faisait à la maison ce sourire bienveillant dont le mercenaire salue tout nouveau patronage.

— Ma sœur, ma sœur, me voici, dit-il en pénétrant dans la chambre.

— Bon frère !… que de peines, que de chagrins je te cause ! Ah ! voici la nourrice… Je craignais tant qu’elle ne fût partie…

— Partie ?… Elle arrive.

— Elle revient, veux-tu dire. Non… je l’ai bien entendue tout à l’heure, si doucement qu’elle marchât…

— Je ne sais ce que tu veux dire, ma sœur ; personne…

— Oh ! je te remercie, Philippe, dit Andrée en l’attirant près d’elle, et en accentuant chacune de ces paroles ; je te remercie d’avoir si bien auguré de moi que tu n’aies pas voulu emporter cet enfant sans que je l’eusse vu… embrassé !… Philippe, tu connaissais bien mon cœur… Oui, oui, sois tranquille, j’aimerai mon enfant.

Philippe saisit et couvrit de baisers la main d’Andrée.

— Dis à la nourrice de me le rendre…, ajouta la jeune mère.

— Mais, monsieur, dit la servante, vous savez bien que cet enfant n’est plus là.

— Quoi ? que dites-vous ? répliqua Philippe.

Andrée regarda son frère avec des yeux effarés.