Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/21

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Nous avons dit, ou plutôt tous avez dit, ma grande amie, — pardonnez-moi, vous l’avez si bien dit selon mon cœur, que je me suis trompé et que je croyais que c’était moi qui l’avais raconté, — vous avez dit, ma grande amie, les besoins de cette famille dont Dorval était à la fois la pierre angulaire, le pilier souverain, la clef de voûte.

L’enfant ne savait pas cela, lui ; il ignorait qu’à côté des bravos et des fleurs, il fallait l’argent ; il ne voyait que les fleurs, il n’entendait que les bravos.

Mais quand, une fois dans la ville nouvelle, on l’avait conduit au spectacle, quand il avait assisté au triomphe de sa grand-mère, quand il l’avait, en même temps que toute la salle, applaudie de ses petites mains, elle lui disait — elle — je n’ai pas besoin de dire que c’est Dorval :

— Georges, il serait trop fatigant pour toi de venir tous les soirs au théâtre ; je te coucherai en partant, mon petit Georges, et je te réveillerai en rentrant pour t’embrasser.

Et il lui répondait :

— Oh ! mè mère, sois tranquille ; va, le petit Georges se réveillera bien tout seul.